Méditel rassure son monde

Publié le par e-commerce



Aucune donnée! Ni sur le résultat d’exploitation, ni sur le résultat net.
Méditel, il est vrai, n’est pas juridiquement tenue de communiquer l’ensemble des données: sa société n’est pas cotée en bourse.
En affinant toutefois sa communication financière, l’opérateur aurait permis aux observateurs une visibilité plus pertinente sur sa rentabilité surtout.
Toujours est-il que Méditel a réalisé un chiffre d’affaires de 4,5 milliards de DH, soit une croissance de 2,2%. Sa dette a été réduite de 1,5 milliard de DH en 2009. L’opérateur télécom a dégagé par ailleurs un cashflow de 1,2 million de DH contre 751.000 DH en 2008, soit une hausse de 62%. L’année dernière la dette a été réduite
Malgré des temps relativement durs, Méditel est ce que l’on peut appeler une «entreprise courtisée». Même après le départ des Espagnols et des Portugais de son tour de table, «nous sommes constamment sollicités par des opérateurs étrangers. Il y a beaucoup de pourparlers», indique Mohamed El Mandjra, DG de l’opérateur. Parallèlement, les rumeurs enflent et les démentis sur la cession d’une partie du capital se multiplient. A force, cela devient «irritant». Si transaction il y a, le public sera «officiellement informé».
Autant dire que dans ce contexte sensible, les rumeurs, comme les chiffres, peuvent avoir un effet ravageur sur l’avenir d’une éventuelle cession. D’autant plus que la CDG et FinanceCom -des actionnaires très pointilleux- ont mis sur table en septembre dernier environ 800 millions d’euros pour que Méditel batte pavillon à 100% marocain.
Côté performance, l’on apprend que le marché des télécoms s’essouffle! Et que l’impact de la crise sur Méditel s’est cristallisé via une double baisse: des communications à l’internationale et de l’arrivée des visiteurs, MRE surtout. La note de conjoncture du Haut commissariat au plan (janvier 2010) va presque dans le même sens. Elle indique une «évolution négative au 3e trimestre 2009, ce qui le maintient en dessous de son potentiel… Ce repli, se serait poursuivi, durant le reste de l’année». La note pronostic toutefois un redressement éventuel début 2010 même si la croissance du mobile est «largement attribué à un effet mécanique».
Méditel revendique 9,5 millions de clients dans le parc mobile, soit un peu plus de 37% des parts de marché. Qui, rappelons-le, demeure largement dominé par le prépayé. Son DG se veut confiant en faisant une distinction entre «évolution absolue et relative». A l’en croire, au moment où le marché a accusé une croissance nulle en 2009, le CA de Méditel s’est apprécié de plus de 2%! Est-ce à dire que Wana a tiré le marché vers le bas?
Sachant que l’opérateur historique, lui, a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 30 milliards de DH (en hausse de 2,8%).
En 2010, Maroc Télécom mise sur la croissance de ses filiales africaines. Méditel, elle, compte «continuer à investir dans les services voix»: plus d’infrastructures pour couvrir tout le territoire et assurer la disponibilité de son réseau.
L’ex-filiale de Téléfonica table aussi sur des «offres segmentées» et la production de contenu, dont les sonneries. Elle a déjà signé un accord avec la chaîne TV Rotana et compte lancer à ce titre le pack Rotana. Ce choix est conforté par l’enquête de l’Observatoire des technologies de l’information faite en avril 2009: plus de 30% des usagers GSM (25,3 millions) sont friands de gadgets annexes tels que la musique, la vidéo et la photo.
Dix ans après sa création, l’opérateur télécom a fait aussi le ménage dans ses 14 marques. Sur le plan visuel, «il y avait déperdition. Nous les avons donc regroupés en quatre: 3G (internet), Jily (offre jeune), mobile et fixe». Il y a eu aussi un changement de signature. Sauf que Méditel ne suivra pas son voisin et concurrent Inwi dans la tarification à la seconde: «chacun se positionne à sa manière, c’est au client de choisir», lance Mandjra. Sur ce coup, le DG de Méditel précise à bon entendeur que la validation des offres de promotion par le régulateur (ANRT) est «contraignante dans la mesure où elle est mécanique…» pour ne pas dire bureaucratique. C’est une caractéristique «atypique» de notre système de régulation. Chez les opérateurs, il n’est pas le seul à s’en plaindre!

 

 

Source : Leconomiste

Publié dans TIC

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